GUERRE, ECOLOGIE ET CULPABILITE'
Guerre, écologie et culpabilité
Il a suffi d'une guerre trop proche, il a suffi que notre Premier ministre parle du lien entre notre "confort" de vie en Europe et la crise de l'approvisionnement en gaz et autres matières premières, pour que notre sentiment de culpabilité monte en flèche. Chacun d'entre nous se sent coupable de devoir gérer les fautes politiques, c'est-à-dire les fautes de ceux qui détiennent le pouvoir politique et qui n'ont rien fait et ne font rien sur le plan écologique. Pas seulement ça. Chaque citoyen utilise à mauvais escient les instruments de contrôle de la politique. Il y a ensuite les fautes morales, c'est-à-dire les fautes strictement individuelles, qui concernent la conscience qu'a l'individu des conséquences de ses actes, et que seul l'individu peut juger. L'opposition des fautes politiques aux fautes morales est au centre d'un grand débat actuel. En mars, certains manifestants pour le climat ont été publiquement accusés de ne pas trop bien se comporter dans la vie quotidienne, ou du moins accusés de vivre d'une manière incompatible avec leurs revendications. Accusations instrumentales bien sûr, mais provenant d'un problème réel où, en tant que citoyen individuel, je dois répondre à ma conscience d'utiliser la voiture, de prendre l'avion ou de boire de l'eau dans des bouteilles en plastique, de manger de la viande, des produits hors saison, du papier toilette etc..., en théorie je ne pourrais pas le faire mais pourtant je le fais. Et avec toutes les informations qui circulent, je ne peux même pas dire <<Je ne savais pas>>. De cette façon, la perception de nos fautes, politiques et morales, s'étend énormément, à l'échelle mondiale. Tout cela produit un fort sentiment de culpabilité qui, dans mon cas, se manifeste de deux manières principales : lorsque je passe de longues minutes à lire, presque anxieusement, les étiquettes des produits alimentaires en espérant que ce que je fais limitera les dommages écologiques futurs ; et lorsque je m'énerve en faisant le tri des "achats" et que je me rends compte que j'ai ramené à la maison 70% de déchets et un maigre 30% de nourriture. Les déchets sont payés comme de la nourriture et je paie encore pour leur élimination coûteuse. Tout cela est horrible et malheureusement, il ne s'agit pas seulement de dommages futurs, trop de choses se sont déjà produites, d'autres apparaissent, plusieurs espèces d'animaux ou de plantes ont disparu et de nombreux êtres humains sont déjà morts de catastrophes environnementales causées par le changement climatique. Un essayiste britannique, dont je ne me souviens plus du nom, a écrit que s'il est vrai qu'il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme, il est aussi plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin des inégalités entre les êtres vivants, entre les zones géographiques, etc. En effet, les ressources naturelles ne sont pas également réparties, tout comme les centres de pouvoir ne sont pas également répartis, ni leurs logiques.
Il a suffi d'une guerre trop proche, il a suffi que notre Premier ministre parle du lien entre notre "confort" de vie en Europe et la crise de l'approvisionnement en gaz et autres matières premières, pour que notre sentiment de culpabilité monte en flèche. Chacun d'entre nous se sent coupable de devoir gérer les fautes politiques, c'est-à-dire les fautes de ceux qui détiennent le pouvoir politique et qui n'ont rien fait et ne font rien sur le plan écologique. Pas seulement ça. Chaque citoyen utilise à mauvais escient les instruments de contrôle de la politique. Il y a ensuite les fautes morales, c'est-à-dire les fautes strictement individuelles, qui concernent la conscience qu'a l'individu des conséquences de ses actes, et que seul l'individu peut juger. L'opposition des fautes politiques aux fautes morales est au centre d'un grand débat actuel. En mars, certains manifestants pour le climat ont été publiquement accusés de ne pas trop bien se comporter dans la vie quotidienne, ou du moins accusés de vivre d'une manière incompatible avec leurs revendications. Accusations instrumentales bien sûr, mais provenant d'un problème réel où, en tant que citoyen individuel, je dois répondre à ma conscience d'utiliser la voiture, de prendre l'avion ou de boire de l'eau dans des bouteilles en plastique, de manger de la viande, des produits hors saison, du papier toilette etc..., en théorie je ne pourrais pas le faire mais pourtant je le fais. Et avec toutes les informations qui circulent, je ne peux même pas dire <<Je ne savais pas>>. De cette façon, la perception de nos fautes, politiques et morales, s'étend énormément, à l'échelle mondiale. Tout cela produit un fort sentiment de culpabilité qui, dans mon cas, se manifeste de deux manières principales : lorsque je passe de longues minutes à lire, presque anxieusement, les étiquettes des produits alimentaires en espérant que ce que je fais limitera les dommages écologiques futurs ; et lorsque je m'énerve en faisant le tri des "achats" et que je me rends compte que j'ai ramené à la maison 70% de déchets et un maigre 30% de nourriture. Les déchets sont payés comme de la nourriture et je paie encore pour leur élimination coûteuse. Tout cela est horrible et malheureusement, il ne s'agit pas seulement de dommages futurs, trop de choses se sont déjà produites, d'autres apparaissent, plusieurs espèces d'animaux ou de plantes ont disparu et de nombreux êtres humains sont déjà morts de catastrophes environnementales causées par le changement climatique. Un essayiste britannique, dont je ne me souviens plus du nom, a écrit que s'il est vrai qu'il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme, il est aussi plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin des inégalités entre les êtres vivants, entre les zones géographiques, etc. En effet, les ressources naturelles ne sont pas également réparties, tout comme les centres de pouvoir ne sont pas également répartis, ni leurs logiques.